Traduction juridique : art ou technique ?

10 Juil 2019 | CG Traduction

Selon le Larousse, traduire c’est « transposer et exprimer un texte dans une autre langue » et interpréter, « expliquer un texte, et lui donner un sens ».
Si ces deux définitions de la traduction et de l’interprétation sont associées, nous constatons que le rôle du linguiste – traducteur ou interprète – est de transposer des idées dans une autre langue, en respectant le sens et l’esprit de l’original. Or, chaque langue étant profondément ancrée dans sa culture, il est pratiquement impossible de traduire de façon littérale. Le traducteur doit alors procéder à une « transcréation » en utilisant des équivalences sémantiques respectant l’esprit du texte. De plus, les documents juridiques sont non seulement issus d’une culture différente, mais ils utilisent également une terminologie propre à un système judiciaire, voire à un système de valeurs, qui diffèrent entre la langue source et la langue cible.

La traduction juridique est un art

Maîtriser la traduction juridique demande non seulement plusieurs années d’expérience, mais aussi une formation en droit. Traduire des documents juridiques ne se limite pas à transposer le contenu d’un texte dans une autre langue. C’est la raison pour laquelle une intervention est nécessaire pour ce type de travail : il faut connaître le système juridique, et comprendre la culture de la langue source et de la langue cible.
Fort de ses connaissances linguistiques, culturelles et juridiques, le traducteur-juriste interprète le message du document source. Il en restitue le sens. Il doit ensuite déployer le même niveau de langue et la bonne terminologie, pour respecter l’intention du texte source dans le document cible. À cet égard, nous pouvons dire que la traduction d’un contrat de vente ou d’un contrat de prestations de services est un art. Nous disons d’ailleurs « traduire dans les règles de l’art ».
Mais cet art est particulièrement sensible, car les concepts d’un système juridique sont rarement transposables. Par exemple, si le traducteur doit traduire à la notion de « sole proprietor » issue du droit américain, il doit bien analyser le texte pour déterminer s’il s’agit d’un auto entrepreneur, d’un franchisé, ou d’une microentreprise.

La traduction juridique est une technique

La traduction juridique diverge de l’art en ce qu’elle ne peut être subjective, c’est-à-dire l’expression personnelle du traducteur. Le traducteur doit analyser l’intention du document original, et transposer le message dans le texte cible, mais il doit le faire en respectant à la fois l’esprit et la lettre. Il doit par conséquent tenir compte d’une multitude de critères, ce qui rapproche cette discipline d’une technique.

Comme toute traduction, la traduction juridique exige rigueur et précision. Le traducteur-juriste doit être familier avec les systèmes juridiques de la langue source et de la langue cible, et, le cas échéant, savoir effectuer les recherches nécessaires. De nombreux concepts ne sont pas traduisibles dans une autre langue. Le traducteur doit en conséquence se baser sur sa compréhension du concept pour choisir finement le terme de la langue cible le plus juste.

Se contenter d’une compréhension générale du document ne suffit pas et engendre le risque d’interpréter subjectivement le texte. Il est donc nécessaire de bien analyser le document dès le départ, car cet exercice permettra au traducteur de livrer une traduction fidèle et de qualité.
L’expertise juridique et l’esprit d’analyse sont deux qualités indispensables pour un traducteur juridique.