Traducteur ou post-éditeur ?
La notion de post-édition a trouvé sa place dans le monde de la traduction. Elle doit son développement aux progrès technologiques des logiciels de traduction automatique sur la toile.
Quel est le ressenti des professionnels de la traduction ?
Comment appréhendent-ils les textes traduits automatiquement ?
Quel sens donnent-ils désormais à leurs prestations dans ce cadre ?
Les cursus universitaires intègrent-ils ce nouveau modus operandi ?
Des traducteurs professionnels nous aident à clarifier ces éléments.
Se lancer dans la post-édition
Les traducteurs interrogés parlent d’une seule voix : « c’est à la fois simple et compliqué ». Simple parce que le travail consiste à relire en prêtant attention aux fautes, et non au style. Pour livrer un travail de qualité, il faut lire le texte traduit, en se référant constamment à la version originale. Il est souvent plus facile de corriger une traduction automatique qu’une mauvaise traduction : dans ce dernier cas, mieux vaut tout retraduire.
Et compliqué parce que nous pouvons avoir le sentiment que notre passion nous est volée. Nous ne donnons plus corps à la traduction.
Quel est l’intérêt de la post-édition ?
Sa rapidité, mais attention, seulement pour des documents dits non engageants.
Si un client nous appelle pour traduire vingt mille mots pour le lendemain, comment procéder autrement sans partager le travail et perdre de la cohérence ?
Un professionnel traduit entre deux mille et deux mille cinq cents mots par jour mais post-édite entre 800 et 1000 mots /heure.
La traduction humaine est en conséquence plus chère. Même pour les documents juridiques, (hors traduction assermentée), la qualité de la post-édition est au rendez-vous si le logiciel est performant et le traducteur professionnel.
Quelles sont les faiblesses de la post-édition ?
L’harmonisation des textes demeure un point de vigilance important. Lorsqu’un humain traduit, il absorbe le contexte général, et choisit les termes avec soin. Ainsi le concept “X” dans la langue source sera toujours traduit par le mot “Y” dans la langue cible. Ce n’est pas le cas pour les machines qui sont programmées pour traduire différemment des mots différents reflétant des concepts semblables (ex : automobile et voiture), ce qui peut générer une confusion. Les logiciels, aussi performants soient-ils, ne parviennent pas encore à totalement incarner les langues. Celles-ci sont organiques, pas les robots. Ainsi, une certaine distance demeure entre le texte et sa cible.
Pour en savoir plus sur la post-édition vous pouvez également consulter notre article le guide de la post-édition.
Littérature et traduction automatique post-éditée
Voilà pourquoi les professionnels refusent de post-éditer des œuvres littéraires, des documents culturels ou artistiques en général, et des textes publicitaires. La publicité s’intègre à la culture. Les jeux de mots, les références historiques, régionales ou l’approche client varient selon le pays. Une plaque de chocolat X ne pourra pas être vantée partout sur la planète avec le même slogan. Ceci étant, on observe actuellement une tendance à utiliser l’anglais dans ce registre, sans se soucier de l’importance de la spécificité induite par la langue. Comment toute l’humanité pourrait-elle se fondre en un seul moule ? Pour ne citer qu’un exemple, Umberto Eco accepte que ses traducteurs transposent géographiquement l’action de ses livres, si cela peut en permettre au public de mieux appréhender son propos ; c’est dire jusqu’où peut aller la traduction !
Les perspectives de la traduction post-éditée
Elle est clairement promise à un avenir. D’abord, les outils s’améliorent constamment, ensuite la question du chronomètre demeure une préoccupation pour le monde des affaires, tout comme le coût.
Un traducteur passe trois fois moins de temps à post-éditer qu’a traduire : les phrases sont courtes, les terminologies sont intégrées dans les systèmes et les textes sont très ciblés.
Autre élément, la post-édition est étudiée dans les cursus de traduction. Il s’agit d’ailleurs d’une donnée importante pour la prochaine génération de traducteurs, au même titre que les compétences numériques. Beaucoup de prestataires utilisent des plateformes « customisées », que les futurs professionnels devront maîtriser. Chez CG Traduction et Interprétation, par exemple, nous avons choisi Memsource.
La post-édition connait une croissance exponentielle, qui ne va pas s’arrêter. Le métier de traducteur connait une mutation profonde depuis 20 ans, et si certaines subtilités demeurent encore hors d’atteinte des machines, elles se font de plus en plus rares grâce à l’intelligence artificielle.
Vous souhaitez traduire des documents ? Adressez-vous à un professionnel, il vous aidera à bien définir votre besoin et à trouver la solution de traduction la plus pertinente. Vous prendrez alors sereinement une décision éclairée.
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