Comment devenir traducteur-interprète ? Les formations et débouchés

22 Oct 2021 | Interpretation

Conférences internationales, réunions avec des fournisseurs/clients étrangers… Pour échanger avec des interlocuteurs non francophones, une entreprise peut recourir à des prestations d’interprétation adaptées à ses besoins. Interprétation consécutive, simultanée ou de liaison… Ces missions sont menées par des experts en langues. Mais comment devenir traducteur-interprète ? Quelles sont les formations diplômantes à suivre ? Est-il possible d’exercer ce métier sans diplôme ? Nous faisons le tour de la question !

Quelle formation pour devenir traducteur-interprète ?

Il n’y a pas qu’une seule voie pour travailler dans le domaine de la traduction et de l’interprétation. 

Mais pour devenir un traducteur-interprète diplômé, il est généralement recommandé d’obtenir d’abord une licence par exemple en Langue, Littérature et Civilisation Étrangère (LLCE) ou en Langues Étrangères Appliquées (LEA).  

Ensuite, il faut poursuivre les études jusqu’à être titulaire d’un Bac + 5. Plusieurs écoles de référence proposent une filière spécifique comme par exemple :

  •  À Paris : le master d’interprétation de conférence de l’ISIT (Institut privé de management et de communication interculturels) ou de l’ESIT (École Supérieure d’Interprètes et de Traducteurs).
  • À Strasbourg : le master de traduction professionnelle ou interprétation de l’ITIRI (Institut de Traducteurs, d’Interprètes et de Relations Internationales).

Ces établissements sélectifs sont reconnus sur la scène internationale pour la qualité de leurs programmes. En effet, ils le composent en suivant les recommandations de l’Association Internationale des Interprètes de Conférence (AIIC).

Mais d’autres formations de 2e cycle sont dispensées sur tout le territoire français comme à Lyon (master Traduction Spécialisée et Interprétation de Liaison).

 

Exercer comme interprète traducteur : quels débouchés ? 

Une fois le diplôme obtenu, plusieurs pistes sont à explorer pour travailler comme interprète :

  • Devenir traducteur-interprète indépendant. C’est la solution la plus fréquente. Le traducteur freelance propose ses services à des clients (comme une agence de traduction) pour des missions selon leurs besoins. Il peut exercer en tant que libéral ou avec le statut d’auto-entrepreneur selon son chiffre d’affaires.
  • Trouver un emploi d’interprète. C’est plus rare. En effet, cette prestation est généralement ponctuelle et donc externalisée. Mais avec la mondialisation et le développement des échanges internationaux, certaines grandes entreprises ou organisations font le choix de recruter des interprètes salariés.

Le saviez-vous ? 

Après plusieurs années d’expérience, il est possible d’effectuer les démarches pour devenir traducteur-interprète assermenté. Cet expert traducteur-interprète est un auxiliaire de justice agréé auprès de la Cour de cassation ou d’une Cour d’appel. Par exemple, la police, la gendarmerie, la justice ou les douanes font appel à lui lors d’audiences, de gardes à vue, d’interrogatoires… Pour postuler, il faut adresser son dossier au Procureur de la République du Tribunal de Grande Instance de sa circonscription. Si la candidature est acceptée, le traducteur-interprète prête serment et figure sur la liste officielle des traducteurs-interprètes assermentés.

Peut-on exercer le métier de traducteur-interprète sans diplôme ?

En France, la profession de traducteur-interprète est non réglementée. Vous pouvez l’exercer sans obtenir de certification officielle. 

En théorie, il est donc possible de devenir interprète traducteur sans diplôme spécifique. Mais dans la pratique, il ne suffit pas de parler couramment une langue (en étant natif du pays) et de la comprendre pour proposer des prestations de traduction et d’interprétation !

En effet, être traducteur-interprète est un véritable métier qui nécessite de :

  • Acquérir des compétences linguistiques pointues. Il s’agit de traduire une langue source vers une langue cible (la langue maternelle de l’interprète) en tenant compte de toutes les subtilités contextuelles, socioculturelles et linguistiques de chacune. 
  • Maîtriser une méthodologie de travail. L’interprète doit effectuer sa prestation (presque) en temps réel. Et c’est bien là toute la difficulté ! Si le traducteur a le temps de chercher la meilleure traduction possible, ce n’est pas le cas de l’interprète. Dans le cas de l’interprétation simultanée, le professionnel n’a que quelques secondes pour traduire les propos de l’intervenant. Quant à l’interprétation consécutive, c’est un exercice particulièrement exigeant, bien plus que l’interprétation de liaison. En effet, l’interprète doit tout d’abord mémoriser et comprendre l’idée développée par l’intervenant (jusqu’à 10-15 min). Mais il doit aussi être un bon orateur pour la restituer fidèlement sans perdre l’attention de l’auditoire ! Plusieurs années de formation et de pratique sont nécessaires pour maîtriser ces techniques complexes.

Pour devenir traducteur-interprète, il n’est donc pas obligatoire de suivre une formation diplômante. Mais pour travailler au sein d’une agence et garantir des prestations de qualité à la hauteur des attentes des clients à l’international, des formations diplômantes sont généralement requises.